C’est un projet de reconversion de site industriel ancien qui pèse près de 40 millions d’euros. Porté par la communauté de communes du pays Rhénan et l’aménageur Tellos, le développement de l’Axioparc suit son cours. Cette zone d’activité économique, située entre Drusenheim et Herrlisheim, a pour vocation première de créer des emplois.
C’est sur une vaste surface de 103 d’hectares que la zone d’activité économique Axioparc est en cours d’aménagement. Jusqu’en 1984, le site industriel abritait l’ancienne raffinerie de Strasbourg, dont l’activité a depuis cessé. Mais en 2015, la communauté de communes du pays Rhénan rachète le terrain au groupe Total, y voyant un potentiel économique. Après plusieurs études pour vérifier la viabilité du projet, l’intercommunalité décide de céder la concession à un aménageur pour construire la zone d’activité. C’est le groupe Tellos immobilier qui est sélectionné en 2020. « Il est important de souligner la notion de partenariat dans ce projet. Il y a vraiment un lien entre la commune, les élus et l’opérateur économique » souligne Frédéric Maillot, directeur de l’aménagement chez Tellos Immobilier. Il précise en effet qu’il s’agit d’une ZAC (Zone d’Aménagement Concertée) et que les décisions ont dans ce cadre fait l’objet de concertations politiques, notamment avec le public.
1500 emplois créés
L’Axioparc, zone d’activité « nouvelle génération », est découpée en parcelles de tailles variables. Certaines sont déjà commercialisées à des entreprises qui souhaitent prochainement s’y implanter. Aujourd’hui, 4 entreprises ont signé un compromis de vente , occupant 40 % de la zone. Parmi elles, la société allemande Bauder, spécialisée dans l’isolation. Cette zone doit permettre aux entreprises de construire et de développer leurs activités artisanales et industrielles. Si le contrat entre l’aménageur et l’intercommunalité court jusqu’en 2036, les entreprises pourront déjà occuper les parcelles à partir de la fin 2022 et commencer à construire. Pour Jacky Keller, maire de Drusenheim et vice-président de la communauté des communes en charge du développement économique de la zone, l’objectif du projet est clair : « créer des emplois et pérenniser ceux du secteur ». À terme, l’Axioparc devrait d’ailleurs assurer une création de 1500 emplois directs.
Derrière cet ambitieux projet économique (40 millions d’euros d’investissement pris en charge par l’aménageur), il y a aussi une vocation écologique. « C’est une zone d’activité qui est intégrée à son écosystème. On peut venir à vélo depuis Drusenheim ou Herrlisheim par exemple », précise Frédéric Maillot. Conçue comme un parc linéaire traversant le site, une « coulée verte » permettra d’ailleurs de rejoindre des espaces verts au Sud de la zone.
« Éviter les camions et le trafic routier »
Créée pour renforcer l’indépendance des décisions environnementales locales, la MRAE (Mission régionale d’autorité environnementale) a été amenée à évaluer la ZAC Axioparc. Elle considère aujourd’hui que les pistes d’une liaison ferrée de la zone et du raccordement à la voie d’eau proche (le Rhin) n’ont pas été assez approfondies. Après l’avoir envisagée pour l’aménagement, la communauté de communes a en effet indiqué y avoir renoncé, faute de demande d’industriels. Or la MRAE estime que l’un des projets de construction d’entrepôt logistique, porté par une société signataire d’un compromis de vente, justifie ces équipements. « Il aurait été intéressant d’étudier une connexion fluviale ou ferroviaire de la desserte de la ZAC en général, pour éviter les camions et le trafic routier », souligne Jean-Philippe Moreteau, président de la MRAE Grand-Est. À cette critique, Jacky Keller précise que la société en question a répondu que « son modèle économique actuel ne justifie pas un branchement ferroviaire ». Il ajoute toutefois que cette liaison reste une éventualité.