Le 25 août 1942, le gauleiter Robert Wagner (et son homologue Bürckel pour la Moselle) instaure en Alsace l’incorporation de force dans la Wehrmacht. Ce crime de guerre oblige 130 000 hommes, dont 100 000 Alsaciens, à combattre dans les rangs de l’armée allemande. Souvent très jeunes, parfois 17 ans seulement, ils risquent leur vie pour l’uniforme d’un pays qui n’est pas le leur, d’un régime qu’ils détestent.
Lorsque certains tentent de déserter, c’est souvent leur famille qui subit des représailles allant jusqu’à la déportation en camp de travail ou de concentration. Majoritairement envoyés sur le front de l’Est, les Malgré-Nous subissent d’énormes pertes au combat et dans les camps de prisonniers, dont Tambov est le plus tristement célèbre. Plus de 30’000 d’entre eux seront tués, 10’000 portés disparus.
Souvent méconnu, le drame des incorporés de force ne s’est pas achevé après la victoire alliée. Considérés par certains comme des traîtres, voire des sympathisants nazis, ils devront lutter durement pour faire reconnaître le terrible déchirement dont ils furent victimes.
Aujourd’hui, 80 ans après le décret funeste qui scella le destin de toute une génération, souvenons-nous de cette tragédie alsacienne et française.
(crédit photos: Mémorial d’Alsace-Moselle)